Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) : Niger, Guinée, Mali, Tchad et RCA loin derrière
Un rapport de la Banque Mondiale publié la semaine dernière pointe le retard structurel de ces pays en matière de TIC. Cloisonnés, ils n’ont pas d’accès aux câbles internet sous marins. Ils sont totalement dépendants de leurs voisins. Mais aussi, Niger, Guinée, Mali, Tchad et la République Centrafricaine ont beaucoup d’efforts à fournir en matière de gouvernance. Le rapport s’intitule PROMOUVOIR LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : quel rôle pour les réformes ?
L’étude présente le secteur numérique comme un pilier incontournable du développement des services, et d’aide à la réduction de la pauvreté.
Ainsi, une longue liste d’obstacles au développement de l’économie numérique a été relevée dans ces pays. On note par exemple les surtaxes fiscales du secteur, le manque d’investissements, la conservation de monopoles, l’absence de vision claire, et le manque de compétitivité des entreprises. De plus, trop souvent les régulateurs, censés arbitrer le secteur, ne jouent pas leur rôle: ils manquent de moyen, ou font semblant d’ignorer l’enjeu de la tâche qui est la leur.
L’accès au téléphone et haut débit, un frein au développement
Le rapport souligne des taux de pénétration encore trop faibles: 28% au Tchad, 48% en Guinée, 22% en Centrafrique, et 25% au Niger. Les taux de couvertures des populations en service 3G restent sous la barre des 36%. Cela met en exergue le manque d’infrastructures, et d’investissements dans le secteur. Au final, l’accès au haut débit est 0,2% au Tchad, en Guinée et au Niger. Il est de seulement 2,7% au Mali. Loin derrière la moyenne en afrique subsaharienne de 25%. Cela a pour conséquence directe, une faible utilisation du Mobile Money.
TIC: des constats incompris par les gouvernants
C’est une qualité trop rare au sein de nos gouvernements: comprendre et apprendre de nos erreurs. La perception arriérée de nos politiques et populations, de l’homme blanc (FMI) donnant des leçons au nègre, pauvre, est trop répandue. Il faut souvent un sursaut patriotique, et mettre de côté son ego, afin d’apporter les changements structurels nécessaires, et tant attendus par les populations. Trop souvent, ce sont aussi des intérêts personnels, qui bloquent tout le développement, notamment à travers des monopoles.
A titre d’exemple, les recommandations de privatisation dans des secteurs clés, tels que les compagnie de télécommunications. C’est pourtant inévitable et un mal nécessaire! Pourtant, ce ne sont pas les modèles de PPP qui manquent! Ont émergé dans le domaine, de nouveaux modèles, tel que c’est le cas au Gabon, au Congo ou en Mauritanie, avec des sociétés de patrimoine. Elles permettent à l’état de garder le contrôle sur ses infrastructures, et de mettre en œuvres des PPP avec des spécialistes du secteur.
Nos sociétés d’Etat sont trop souvent mal gérées, et pas du tout compétitives. Elles sont subventionnées et coûtent de milliards de francs CFA au contribuable. Camtel, Congo Télécom, Sotel, Sonitel, Socatel, pour ne citer que ceux là! Pour quels résultats?
Le secteur du numérique est pourtant le secteur qui a le potentiel le plus porteur en Afrique. Sa croissance et son taux de pénétration dans certains pays, ont de quoi faire rougir de nombreuses capitales. Le rapport propose des solutions concrètes. Il ne reste plus qu’à se mettre au travail et à les appliquer.
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