Le Niger abrite le 8ème forum régional de la CEDEAO sur la régulation de l’électricité
Le Ministre d’État, Ministre de l’Énergie, Ibrahim Yacouba, représentant le Premier Ministre, a présidé, dans la matinée de ce mercredi 19 juillet 2023 au centre international de conférence Mahatma Gandhi de Niamey, l’ouverture officielle du 8ème forum régional sur la régulation de l’électricité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Placé sous le thème ’’construire des marchés de l’électricité compétitifs : impératifs de régulation dans le contexte mondial et régional’’, ce 8ème forum coïncide avec le 15ème anniversaire de l’Autorité Régionale du Secteur de l’Électricité de la CEDEAO (ARREC).
En prononçant son discours d’ouverture, le Ministre d’État de l’Énergie, M. Ibrahim Yacouba a rappelé qu’après la Gambie en 2022, c’est au tour du Niger d’abriter ce 8ème forum de l’Autorité Régionale de Régulation de l’Electricité de la CEDEAO sur le marché régional de l’électricité ouest africain.
Il a donc saisi cette occasion pour transmettre, au nom du gouvernement nigérien et du Président de la République Mohamed Bazoum, les appréciations ainsi que leurs remerciements à l’ensemble des personnalités ayant fait le déplacement de Niamey pour participer à ce forum en présentiel comme en visioconférence.
Le présent forum régional, a-t-il souligné, dont le thème est « Construction de marchés de l’électricité compétitifs : Impératifs de régulation dans le contexte mondial actuel’’ est un cadre pour rappeler et évaluer la mise en œuvre de la politique d’intégration énergétique, telle qu’elle découle du Traité de la CEDEAO en son volet relatif à la promotion, la coopération, l’intégration et le développement des projets et secteurs des Etats membres de la Communauté’’.
’’L’intégration énergétique suppose l’interconnexion des réseaux électriques des Etats membres, c’est-à-dire, la possibilité de diversifier les sources d’approvisionnement électrique en faisant appel aux capacités de production et transport d’une région voisine. Les interconnexions électriques sont le support des transactions commerciales transfrontalières et favorisent l’exploitation efficace des moyens de production de l’ensemble des pays de la CEDEAO’’ a indiqué le Ministre d’État.
L’interconnexion des réseaux et le couplage des marchés, a-t-il poursuivi, ’’permettent aux consommateurs d’accéder à l’électricité à un prix plus bas’’ avant soutenir que ’’l’électricité et l’énergie en général sont des facteurs essentiels du développement durable. Il est donc évident que la disponibilité de l’énergie électrique ne conditionne pas, à elle seule, le développement économique et social d’un pays’’.
Cependant, ’’les statistiques indiquent en effet, que la consommation d’électricité est fortement corrélée à la richesse, et un faible accès aux services énergétiques modernes est également le reflet du niveau de pauvreté d’un pays’’ a-t-il fait savoir.
Pour le ministre Ibrahim Yacouba, ’’dans cette ère du numérique, il est difficile d’envisager le développement sans des services électriques adéquats. Ainsi, le déficit énergétique qui prévaut dans la plupart de nos Etats et ce, malgré l’abondance des ressources énergétiques fossiles couplé à leur faible exploitation, a motivé notre organisation communautaire à affiner sa politique énergétique, et ce, par la création d’un marché régional de l’électricité à travers la mise en œuvre du Système d’Echange d’Energie Electrique Ouest Africain, adopté en 1999 par la 22ème session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO’’.
’’Cette décision résulte de la détermination des dirigeants politiques de notre Organisation d’aborder la question du déficit d’énergie électrique en Afrique de l’Ouest par une mutualisation des ressources énergétiques et des capacités techniques de la région afin de partager la production d’électricité à travers une solidarité agissante entre Etats membres’’a-t-il précisé.
’’Le Niger a très tôt été pionnier de la politique d’intégration énergétique en adoptant dès l’année 1972, un Accord de coopération dans la fourniture de l’énergie électrique avec la République Fédérale sœur du Nigéria à travers plusieurs lignes d’interconnexion’’ a rappelé Ibrahim Yacouba pour qui ”la construction d’un marché commun d’électricité proprement dit est un processus long et complexe, le marché de la CEDEAO s’est essentiellement basé sur une approche politique et transactionnelle’’ a-t-il fait remarquer notant qu’il fallait en effet, ’’allier dès le départ vers le développement des interconnexions électriques à une dimension institutionnelle pour gérer efficacement les transactions entre les États membres’’.
Cela s’est traduit, selon le Ministre d’État, ’’par la création de deux institutions clés en charge du développement du marché régional de l’électricité, à savoir le Secrétariat Général du Système d’Echanges d’Energie Electrique Ouest Africain pour faciliter le développement des infrastructures, et l’ARREC pour réguler le marché régional en gestation”.
Ainsi, ’’les assises du présent forum doivent être une plate-forme d’échanges entre acteurs institutionnels et opérationnels du marché régional de l’électricité tout en permettant d’évaluer le chemin parcouru dans sa mise en œuvre, de capitaliser, à travers les témoignages des parties prenantes, les meilleures pratiques et les réponses politiques et réglementaires possibles, de réévaluer et relever les défis qui plombent notre ambition à établir un marché régional de l’électricité ouvert, compétitif, attractif et concurrentiel’’ a-t-il préconisé avant d’inviter les participants à mener des discussions ouvertes et constructives afin de permettre à la sous-région de disposer d’un marché de l’électricité à la hauteur de leurs ambitions de développement.
Le Président de l’Autorité Régionale du Secteur de l’Electrique de la CEDEAO, M. Laurent Koccou R. Tossou a, quant à lui, rappelé ’’qu’il y a un an jour pour jour c’est-à-dire le 19 juillet 2022 à la même heure à Accra, je prenais fonction en tant que nouveau Président de l’Autorité de régulation régionale du secteur de l’électricité de la CEDEAO, et déjà nous sommes à la cérémonie d’ouverture du second forum en une année’’.
’’Exprimant leur ferme conviction de mettre à la disposition des peuples de la CEDEAO une électricité disponible fiable et à coût compétitif, la trente troisième session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement tenue à Ouagadougou le 18 juin 2008, a créé par acte additionnel, l’Autorité de Régulation Régionale du secteur de l’Electricité de la CEDEAO (ARREC), comme institution spécialisée de la CEDEAO’’ a t il poursuivi.
A 15 ans d’existence à ce jour, ’’nous saisissons l’occasion de la tenue de ce forum pour lancer dans cette magnifique salle de conférence de Niamey les activités devant marquer la commémoration de cet évènement heureux’’ s’est réjoui Laurent Koccou qui a saisi cette même occasion pour exprimer sa gratitude, au nom de l’institution, au gouvernement nigérien mais également aux partenaires techniques et financiers pour leur soutien continu aux programmes du secteur de l’énergie de la CEDEAO, et en particulier leur soutien au développement et à la mise en œuvre des activités de l’ARREC.
‘’Au cours de ces 15 années, l’ARREC a joué un rôle central dans la promotion du développement du marché régional de l’électricité de la CEDEAO. En tant qu’autorité de régulation chargée de superviser le marché régional de l’électricité, l’ARREC a travaillé sans relâche pour favoriser des règles du jeu équitables, renforcer les capacités et faciliter le commerce transfrontalier de l’électricité. Aujourd’hui, nous reconnaissons et célébrons les progrès significatifs que nous avons réalisés ensemble’’a fièrement indiqué, M. Tossou.
M. Sediko Douka, représentant du Président de la Commission de la CEDEAO a, pour sa part, pris la parole pour souligner l’importance de cette rencontre et saluer les autorités du pays hôte qu’est le Niger ainsi que tous ceux qui ont contribué à la tenue de cette cérémonie.
Notons que cette cérémonie s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, du gouverneur de la région de Niamey, Oudou Ambouka, des parlementaires, des membres du corps diplomatique, des directeurs généraux des autorités de régulation du secteur d’énergie et plusieurs autres acteurs impliqués dans le domaine.
Avec ANP