Le Niger juge cruciale la conférence de Marrakech sur les migrations en décembre
Le Ministre des affaires étrangères du Niger, Sem Kalla Ankourao, a déclaré samedi à la tribune de l’Assemblée générale que son pays se félicitait de la finalisation du Pacte mondial sur une migration sûre, ordonnée et régulière, jugeant cruciale la conférence internationale de Marrakech, prévue en décembre.
« Nous serons présents pour apporter notre soutien à cette démarche, qui marquera le point de départ d’une coopération internationale structurée dans la région », a-t-il assuré.
Le Ministre a rappelé qu’en 2016 son pays a défini et mis en œuvre une doctrine opérationnelle reposant sur une législation équilibrée et des mesures réglementaires appropriées qui ont permis d’enregistrer des résultats probants en matière de migration.
Ainsi, entre octobre 2016 et janvier 2018, « nous avons réduit de 90% le nombre de migrants potentiels entrant par mois dans la ville d’Agadez, porte principale d’entrée et de sortie des migrants au Niger », a-t-il déclaré, avant d’ajouter qu’en 2017, 268 trafiquants ont été déférés devant les tribunaux et 140 de leurs véhicules ont été immobilisés.
Saluant les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030, le Ministre a souligné que le Niger a adopté sa Stratégie de Développement durable pour une croissance inclusive – Niger 2035.
Cette stratégie prend en compte l’Agenda 2063 de l’Union africaine pour le développement du continent dont l’un des instruments clés de mise en œuvre, la Zone de libre échange continentale africaine, adoptée en mars dernier, qui vise à surmonter la dépendance à l’égard des exportations des produits de base et à promouvoir la transformation sociale et économique pour une croissance inclusive, une industrialisation et un développement durable sur l’ensemble du continent.
L’Accord de Paris constitue une chance unique
Le Ministre a rappelé que le Niger est un pays sahélien aux deux tiers désertiques, qui subit de plein fouet les impacts du dérèglement climatique. « L’Accord de Paris constitue une chance unique pour sauver notre planète », a-t-il déclaré, « et le Niger se fait un point d’honneur à mener à bien les activités inscrites dans la feuille de route ».
Sem Kalla Ankourao a estimé que le terrorisme, la criminalité transfrontière, la pauvreté, les chocs climatiques et environnementaux ont désarticulé l’économie agropastorale et accentué la vulnérabilité des populations du Sahel.
Selon lui, le processus opérationnel de la Force conjointe créée en 2017 dans le cadre du G5 Sahel pour endiguer la crise malienne et son extension aux pays voisins, semble s’accélérer depuis la réunion des chefs d’Etat à Nouakchott en juillet 2018.
Il a cependant estimé que les perspectives ne sont pas rassurantes pour garantir à la Force conjointe les financement requis pour la poursuite de l’accomplissement de sa mission. Aussi, a-t-il préconisé de mettre son mandat sous le Chapitre VII de la Charte. « Nous avons du mal à cacher notre incompréhension face à l’hésitation de certains pays devant une telle évidence », a-t-il déclaré.
Avec UN News