En 2018, le Niger relancera les négociations pour évacuer son pétrole via le pipeline Tchad-Cameroun
Les autorités nigériennes vont relancer, au cours de l’année 2018, les négociations en vue de la mise en œuvre du projet d’évacuation du brut nigérien à travers le pipeline Tchad-Cameroun.
L’information a été révélée, le 1er novembre 2017, par le ministre des Finances de ce pays d’Afrique de l’Ouest, Hassoumi Massaoudou.
Sauf que, a souligné le ministre nigérien, l’option de l’évacuation du pétrole via l’oléoduc qui s’étire entre le Tchad et le Cameroun est désormais concurrencée par celle de faire évacuer les cargaisons de brut nigérien vers le port de Cotonou, au Bénin. Selon les autorités nigériennes, ce pays est «moins exposé» que le Cameroun à la menace Boko Haram, nébuleuse terroriste nigériane qui crée une «insécurité grandissante» dans la région du Lac Tchad.
Cependant, apprend-on, l’option de l’évacuation du brut nigérien vers le Benin, au détriment du Cameroun, s’avère plus onéreuse. En effet, indiquent nos sources, en cas d’abandon de l’option tchado-camerounaise, l’investissement à consentir par le Niger passerait alors du simple au double, puisqu’en plus du pipeline à construire, en territoire nigérien, il va falloir construire en intégralité un autre oléoduc du côté béninois, alors que le pipeline Tchad-Cameroun, lui, existe déjà.
Si, en dépit de l’avantage comparatif que présente l’option d’un raccordement au pipeline Tchad-Cameroun, le Niger l’abandonne finalement, Boko Haram aura alors réussi à priver le Cameroun d’importantes ressources financières, l’exportation du pétrole nigérien via l’oléoduc Tchad-Cameroun étant assujettie au paiement de droits de transit au Trésor public camerounais. Ce droit a été revalorisé le 29 octobre 2013, passant de 195 francs Cfa le baril, à 618 francs Cfa le baril.
IciNiger avec Agence Ecofin (Brice R. Mbodiam )